Charles-Étienne Brochu (Québec)

Charles-Étienne Brochu (Québec)

Le travail de Charles-Étienne Brochu se situe à mi-chemin entre l’illustration et les arts visuels. Foisonnante, sa pratique gravite autour du dessin numérique, de l’animation, de la modélisation 3D ou encore du collage. L’artiste imagine ainsi des mondes colorés, met en scène de multiples récits à la fois amusants et ambivalents qui interpellent l’oeil de l’observateur. L’artiste évoque ainsi la complexité du monde et des relations humaines, ces contradictions qui nous animent parfois.

Sommet de la montagne

Parvis de l’hôtel du Parlement.

Aller toujours plus haut, plus loin, pour construire ou déconstruire?

Sommet de la montagne apparaît au premier abord comme un simple château de cartes coloré et ludique. C’est en observant les dessins de plus près que l’œuvre révèle toute son ambivalence : on y découvre des scènes de collaboration, de résilience et de poésie, mais aussi des images plus dramatiques, suggérant parfois une tension, voire un point de rupture.

Érigée sur le site emblématique du parlement, l’œuvre d’apparence fragile et éphémère contraste avec l’aspect inébranlable du bâtiment. Elle constitue une métaphore d’une société en équilibre précaire entre ses valeurs de démocratie, de parole citoyenne et de coopération et ses aspirations plus superficielles, individuelles, voire autodestructrices. L’œuvre représente aussi la dualité qui caractérise l’ensemble de nos institutions, à la fois précieuses et fragiles tout en étant vigoureuses et résilientes.

Une chose est certaine, lorsque l’on fait un château de cartes, il faut rester vigilant. Un seul coup de vent, tremblement ou mouvement brusque pourrait en briser la construction et tout serait à recommencer. Mais, malgré les apparences et à l’instar de la société québécoise, ce château de cartes résistera et ne tombera pas…

Remerciements : David Dallaire et l’équipe de l’Œil de Poisson.