PLACE à

Jean-François Côté, Pierre&Marie et Mathieu Valade

MURMURES DE L’INVISIBLE

DU 14 août au 7 septembre 2025 
en circulation SÉOUL EXPOSITION COLLECTIVE
L’exposition
MURMURES DE L’INVISIBLE
Dans un projet de collaboration internationale avec la commissaire Seungah Lee du Urban Art Lab à Séoul, Vincent Roy, Codirecteur général et Directeur artistique d’EXMURO, participe au commissariat de l’exposition collective Murmures de l’invisible en invitant les artistes québécois·es Jean-François Côté, Pierre&Marie et Mathieu Valade.

Dans un monde saturé par le visible, qu’est-ce qui nous échappe? Murmures de l’invisible explore les phénomènes éphémères, intangibles et oubliés — ces souvenirs effacés, ces sensations fugaces et ces liens discrets qui, inaperçus, façonnent notre quotidien. Réunissant des artistes du Canada, de Singapour, de Malaisie et de Corée, l’exposition propose une rencontre multisensorielle entre l’espace public et les environnements numériques. Elle attire l’attention sur les angles morts de la perception, questionnant la capacité de l’art contemporain à révéler les résonances subtiles du quotidien et les zones d’ombre qui se cachent sous la surface des choses.

LES ŒUVRES  
HISTOIRES INVISIBLES
Histoires invisibles de Jean-François Côté déploie un espace immersif et sensoriel où chaque spectateur·rice est invité·e à composer ses propres récits et à naviguer à travers une multiplicité de temporalités. À la croisée de l’installation vidéo et du paysage sonore, l’œuvre repose sur un dispositif complexe de multiprojections et de canaux audios, donnant lieu à une constellation de trajectoires en constante (re)construction. Les rythmes s’y superposent : lenteur, accélération, suspension — comme autant d’échos aux cycles naturels et au souffle du monde. Des fragments de vies s’y croisent, s’effleurent, se répondent, tissant une poétique du lieu, du mouvement et de la mémoire.

Au cœur de cette installation se trouve la notion de frontière — non pas comme une ligne fixe, mais comme une zone de friction et d’interaction. L’œuvre interroge la place de l’humain dans un monde en mutation et évoque les traces parfois éphémères, parfois durables, que laissent ses traversées du territoire.

BIG OTHER
Big Other de Pierre&Marie métamorphose l’architecture urbaine en greffant d’immenses yeux aux bâtiments, leur insufflant vie tout en suscitant une troublante impression d’être observé·e. À la fois bienveillante et oppressante, cette présence anthropomorphe évoque le Big Brother de George Orwell, tout en dénonçant notre complicité silencieuse avec les plateformes numériques à l’ère du capitalisme de surveillance.

Derrière leurs airs inoffensifs peuplés d’emojis, les réseaux sociaux entretiennent nos liens, alimentent notre soif de voyeurisme et participent à la construction de nos mythologies personnelles. En les utilisant, nous livrons volontairement nos données, qui servent à orienter et à conditionner nos comportements. Avec mordant, Big Other met en lumière le paradoxe fondamental de notre ère numérique : dans notre quête de visibilité, nous sacrifions notre intimité. Sentinelles ambivalentes, ces yeux caricaturaux nous invitent à rester vigilant·e·s… sans pour autant cesser de nous émerveiller.

LE CIEL ET L’EAU
Le ciel et l’eau de Mathieu Valade est une installation vidéo composée d’une série d’écrans de télévision montés à la verticale, inclinés vers l’avant et disposés en cascade, à la manière des pages d’un livre entrouvert. Sur chaque écran défile le même lent travelling au-dessus d’un lac embrumé, où le ciel, l’eau et la silhouette diffuse d’une île apparaissent progressivement. Ensemble, les écrans forment une image à la fois morcelée et unifiée, invitant le regard à circuler entre illusion et perception.

La démarche de Valade s’ancre dans l’exploration des phénomènes optiques, de la répétition et d’une esthétique minimaliste, pour sonder les zones de tension entre matérialité et complexité visuelle. Ici, l’écran de télévision – objet familier du quotidien – est détourné de sa fonction première pour devenir un élément sculptural : une surface lumineuse qui déstabilise notre manière habituelle de voir. Par un jeu subtil de géométrie, de reflet et de mouvement, Le ciel et l’eau bouleverse la linéarité du regard, et nous convie à une expérience fondée sur la lenteur, l’ambiguïté et la contemplation. Il en résulte une méditation poétique sur l’image, sa médiation, et notre désir d’en percer les mystères.

Dates
Du 14 août au 7 septembre 2025
Lieu
Séoul
À propos de l’artiste

JEAN-FRANÇOIS CÔTÉ

À travers des dispositifs installatifs, Jean-François Côté explore de manière conceptuelle, poétique et critique des notions relatives à l’image, au son, à la narrativité et à l’environnement dans un contexte de transition numérique et écologique. Face à l’omniprésence des médias de masse, il transforme les images en lieux sensibles à habiter.

Le travail de Jean-François Côté a été présenté dans de nombreuses expositions au Canada, au Mexique, au Chili, en Croatie, en Grèce et en Chine, notamment. Basé à Québec, il est professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, cofondateur du Laboratoire intersectoriel en art, technologie et environnement « SYMBIOSE », et il œuvre aussi en art public permanent.

PIERRE&MARIE

Pierre&Marie est un duo formé de Pierre Brassard et de Marie-Pier Lebeau Lavoie, actif depuis 2008 et établi à Québec. Leur travail réinterprète avec humour les symboles de la culture populaire afin de révéler l’absurdité et la poésie de la vie contemporaine. Alliant émerveillement et douce résistance, leur pratique aborde des enjeux sociaux actuels avec sensibilité.

Le duo a présenté plus d’une trentaine d’expositions au Canada, en France et à Taïwan, dans des musées, des centres d’artistes et des galeries. Leurs œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques, privées et institutionnelles. Leur travail a été salué par plusieurs prix et distinctions soulignant leur contribution à la scène artistique de Québec.

MATHIEU VALADE 

La pratique artistique de Mathieu Valade explore les liens entre géométrie, perception et image médiatisée. Par le biais d’installations vidéo, sculpturales et optiques, il déconstruit l’omniprésence de l’écran en jouant sur la répétition, la réflexion et la fragmentation de l’espace. Son travail révèle les artifices de la représentation, crée des boucles perceptuelles et invite le regard à ralentir, à s’attarder et à questionner stabilité même de ce qu’il perçoit. 

Mathieu Valade vit et travaille à Chicoutimi, au Québec. Son travail a été présenté dans des musées, galeries et centres d’artistes au Canada, en France, en Belgique, en Allemagne, en Espagne, en Grèce, aux États-Unis et en Suède. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et institutionnelles. Il a également réalisé plusieurs œuvres d’art public, tant permanentes que temporaires. 

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