LES TROUS

Ludovic Boney,
Sur le fil du rasoir

ŒUVRE

Sur le fil du rasoir évoque l’instabilité et la précision. Inspiré d’un green replié en prisme triangulaire, ce trou minimaliste ne laisse qu’une fine arête praticable. L’artiste y intervient subtilement : une rainure guide la balle sur ce fil tendu. Ce geste transforme une situation critique en parcours maîtrisé. Avec minutie, le roulement devient fluide, presque inévitable. Une métaphore du risque contenu, où chaque coup bien joué mène droit au birdie.

BIOGRAPHIE

Originaire de Wendake, Ludovic Boney œuvre principalement en art public avec des sculptures abstraites aux formes dynamiques et aux couleurs éclatantes. Il crée également des installations interactives à caractère ludique, présentées en galeries et centres d’artistes.

À sa sortie de la Maison des métiers d’art de Québec en 2002, il fonde l’atelier de production artistique Bloc 5 avec quatre autres artistes. Il a réalisé plus d’une quarantaine d’œuvres d’art public à travers le Québec, notamment pour le Musée national des beaux-arts du Québec, HEC Montréal, le Musée de la civilisation, l’Hôtel de ville de Québec et l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.

Pénélope & Chloë, Champ de patates

ŒUVRE

Champ de patates est un parcours sans queue ni tête, sa surface entravée de dizaines de frites souples hérissées comme des brins d’herbe. Les joueur·se·s doivent confectionner leur hot dog de rêve en visant leurs ingrédients de choix, les cinq trous étant colorés en référence aux condiments classiques : ketchup, moutarde, relish, mayonnaise et oignons. Ce trou de Pénélope et Chloë saura éveiller l’envie d’un bon chien chaud à la suite du minigolf !

BIOGRAPHIE

Depuis 2014, Pénélope et Chloë, duo d’artistes basé à Montréal, activent l’espace public avec divers jeux et installations textiles. Le collectif se concentre sur la naïveté sensible des formes et la figure de l’enfant-grand pour décortiquer des points de rencontres et des lieux communs en systèmes parfaitement emboîtables.

Pénélope et Chloë détiennent respectivement un Baccalauréat en arts visuels de l’UQAM. Elles ont exposé leur travail à travers le Québec, dans des centres d’artistes (Fonderie Darling, l’Écart, Axenéo7) et en contexte muséal (Musée des beaux-arts de Montréal, Musée du Bas-Saint-Laurent). Elles ont aussi signé des scénographies de théâtre(Centaur, La Chapelle).

Sabrina Ratté, Abysses

ŒUVRE

Abysses nous plonge dans un univers à la croisée de l’architecture utopique et de la sculpture minimaliste. Inspiré par des structures modulaires et variations cubiques des années 1970, ce trou invite à l’exploration spatiale et contemplative. Sabrina Ratté revisite les codes du minigolf en brouillant la trajectoire de la balle. À plusieurs endroits sur le parcours, la balle peut franchir les limites du terrain puis disparaître et réapparaître mystérieusement à partir de portails imprévisibles.

BIOGRAPHIE

Originaire de Québec et installée à Montréal, Sabrina Ratté est basée à Montréal. Elle crée des écosystèmes à partir d’outils technologiques qui combinent des installations interactives, des vidéos, des impressions numériques et des sculptures. Inspiré de la mythologie et de la philosophie, son travail explore la convergence entre technologie et biologie, matérialité et virtualité, et l’évolution spéculative de notre environnement.

Le travail de Sabrina Ratté a fait le tour d’institutions notables à travers le monde (Brühl, Montréal, New York, Paris, Shanghai, Tokyo), et fait l’objet d’expositions individuelles à la Gaîté Lyrique (Paris), au Fotografiska (Shanghai), et à l’Arsenal Contemporary Art (Montréal, New York).

Mara Eagle, Dream Feast – en collaboration avec Eastern Bloc

ŒUVRE

Avec Dream Feast, nous sommes des géants dans un monde miniature étrange et inquiétant. Une maison sombre envahie par les flammes laisse entrevoir qu’à l’intérieur, un personnage clownesque dort profondément. Ses ronflements se mêlent au bruissement de l’incendie alors que l’habitation se fait encercler par une colonie de fourmis de feu. Dans cette installation onirique qui renvoie à la pénurie du logement et à son caractère inabordable, les joueur.se.s doivent viser leur coup en plein cœur de la crise, à travers l’habitation incendiée.

BIOGRAPHIE

Originaire de Boston et établie à Montréal, Mara Eagle puise de manière intuitive dans les univers de la culture populaire, de l’internet et des industries technologiques pour sonder les fondements philosophiques et scientifiques de l’Occident.

Mara Eagle détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. Elle a notamment été lauréate du Bronfman Fellowship in Contemporary Art et finaliste du Prix Pierre-Ayot. Elle a récemment exposé son travail au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée d’art de Joliette, à la Fondation Phi, et en centres d’artistes à travers le Canada. Elle est représentée par la galerie Pangée.

Niti Marcelle Mueth et Wolfe Girardin Jodoin, Traversées

ŒUVRE

Traversées renvoie aux parcours migratoires parsemés de défis, d’espoirs et, parfois, de désillusions. Les joueur·se·s doivent contourner une série d’obstacles métaphoriques qui invoquent le doute et l’incertitude tout en éveillant une forme de résilience. Ce trou reflète la multiplicité des traversées possibles, des rêves nourris en route, et des embûches rencontrées. Il nous fait cheminer vers l’apparente promesse d’une vie meilleure dont la quête comprend son lot de difficultés.

BIOGRAPHIE

Le duo montréalais Niti Marcelle Mueth et Wolfe Girardin Jodoin analyse les dynamiques de la mémoire, de l’identité et de la résilience. Leurs projets mettent en tension des (dé)connexions interpersonnelles, sociopolitiques, écologiques et technologiques en croisant des iconographies numériques, des matériaux tactiles et des récits issus de perspectives souvent marginalisées.

Wolfe Girardin Jodoin est diplômé en beaux-arts et Niti Marcelle Mueth, en design graphique et art-thérapie. Ils ont respectivement présenté leurs œuvres dans des contextes variés, allant d’expositions solos et collectives à Montréal (Festival Chromatic, Bradley Ertaskiran, Livart, Place des arts) à des initiatives de médiation culturelle et d’éducation artistique accessibles.

cerisescerries (Asa Perlman et Gabriel Scott-Séguin), Galerie Peanut Gallery

ŒUVRE

Galerie Peanut Gallery est un monde absurde, un minigolf transformé en circuit de course, où des centaines de « bonshommes-balles de golf » sont témoins de la scène. Chaque spectateur rêve de devenir la prochaine vedette. Depuis leurs sièges bon marché, ils oscillent entre admiration, moquerie et quête de reconnaissance. En brouillant les frontières entre joueur, public et spectacle, l’œuvre interroge notre époque, où loisir, image de soi et exploitation se confondent sous couvert de libre arbitre.

BIOGRAPHIE

ASA + GABRIEL est un duo d’artistes basé à Montréal, né d’une collision lente, mais marquante dans le stationnement souterrain de l’Université Concordia. Depuis, ils fonctionnent comme un duo de mécanos—partageant leurs outils, échangeant les rôles, et choisissant toujours le mouvement plutôt que la certitude.

Asa Perlman, originaire de Toronto, est artiste et designer avec une formation en performance et près de dix ans dans les métiers manuels. Ancré dans le travail physique, il explore le potentiel (et la résistance) des matériaux à travers des systèmes à la fois précis et étonnamment simples. C’est lui qui garde la machine en marche—même quand tout dérape.

Gabriel Scott-Séguin est né et toujours empêtré à Montréal. Il travaille avec des couleurs saturées, des dispositifs ludiques et une logique animale pour transposer l’absurde numérique dans le monde physique. Inspiré par la flore, le monde construit et le savoir-faire familial, son approche est instinctive, obsessionnelle et minutieuse—c’est lui qui peint des bandes de course sur l’extincteur.

Installés dans un garage trop petit, ils testent les limites de la vitesse, de l’équilibre et du travail d’équipe sous pression. Leur pratique inclut des installations cinétiques, des environnements absurdes et des échecs finement orchestrés—chaque projet étant une course joyeusement perdue d’avance

Ahreum Lee, The Living City

ŒUVRE

Dans la Ville vivante, le sol moelleux se meut sous nos pieds de manière imprévisible, créant une surface de jeu périlleuse. L’installation présente la ville comme une entité organique en perpétuel mouvement. Dans l’environnement urbain comme dans ce parcours de minigolf, toute stabilité est éphémère et impose une capacité d’adaptation constante à sa nature changeante.

BIOGRAPHIE

Ahreum Lee est une musicienne et artiste médiatique interdisciplinaire originaire de Séoul, en Corée du Sud, actuellement basée à Montréal. Elle s’intéresse à l’analyse des problèmes sociopolitiques intégrés aux technologies quotidiennes, telles que Google Maps, les algorithmes de saisie intuitive et les assistants virtuels à reconnaissance vocale issus de l’IA.

Finaliste du Emerging Digital Artist Award, elle a exposé et performé à Montréal (Fonderie Darling, Ada X, Galerie Leonard & Bina Ellen, Arsenal art contemporain) – ainsi qu’à Saint John (Third Shift Festival) et à Chicago (Axis Lab). Elle a complété des résidences au Banff Centre, à Eastern Bloc et au Musée des beaux-arts de Montréal.

Marie-Claude Lepiez et Jacinthe Loranger, Les îlots de la décadence

ŒUVRE

Dans un monde déchiré par l’Apocalypse et submergé dans une dystopie cauchemardesque de l’Anthropocène, la nature lutte pour reprendre ses droits parmi les déchets et les détritus.

Au loin, on entend le murmure sinistre de la fin des temps approchant, un jugement dernier où l’effondrement final semble inévitable. Les empires ont chuté dans l’oubli, laissant derrière eux des vestiges de leur grandeur passée réduits à des ruines silencieuses et délabrées.

BIOGRAPHIE

Avec toute leur flamboyance, Jacinthe Loranger et Marie-Claude Lepiez, deux artistes de Montréal, unissent leurs forces pour la première fois. En fusionnant leurs univers, leurs Ilots de la décadence tordent les aiguilles du temps pour créer un théâtre d’illusions joyeuses, un terrain de jeu interdimensionnel où l’on frappe des balles pour mieux percer les mystères de demain.

Toutes deux détentrices d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia, Marie-Claude Lepiez et Jacinthe Loranger ont diffusé leur travail dans le réseau des centres d’artistes du Québec (L’Œil de Poisson, Caravansérail et L’Écart, puis Galerie B-312, Arprim, Engramme et centre Bang, respectivement).

Jean Couteau,
Hole #9

ŒUVRE

Évoquant les « cours à scrap » et les commerces abandonnés, cette structure en abri tempo fusionne kitsch et délabrement pour explorer l’essor et l’effondrement du consumérisme. Des drapeaux et objets tape-à-l’œil ponctuent le parcours, brouillant les frontières entre bon goût et vulgarité. L’installation glorifie l’outrance et l’obsolète, invitant les joueur·se·s à réfléchir sur les paradoxes de la valeur culturelle, des normes sociales et des échecs économiques du néolibéralisme.

BIOGRAPHIE

Jean Couteau est un collectif montréalais qui se manifeste sous la forme d’un personnage fictif. Son nom combine ceux de la pharmacie Jean Coutu, du poète-artiste-cinéaste Jean Cocteau et de l’explorateur Jacques Cousteau. Structurés sur des nœuds d’inconfort et d’effroi, ses projets contiennent des éléments de performance, de musique, d’installation et de pratique sociale.

Fondé par les artistes Philippe Battikha et Matthew Gagnon Blair, le collectif s’est produit à la galerie Antoine Sirois (Sherbrooke), à la Little Gallery of San Bernardino (Californie) ainsi qu’à Montréal, à la Fonderie Darling et au Suoni Per Il Popolo, en plus d’avoir réalisé des interventions furtives dans l’espace public.

Suite des Îlots de la décadence de Marie-Claude Lepiez et Jacinthe Loranger

ŒUVRE

Les territoires sont fragmentés, des îlots de décadence et de déchéance émergeant des ruines d’une civilisation autrefois florissante. La dégringolade inexorable vers l’abysse est marquée par des plantes invasives qui étouffent les derniers vestiges de biodiversité restants. Jadis domestiqués, les animaux errants rôdent maintenant dans des paysages dévastés, leurs hurlements nocturnes rappelant la destruction massive qui a tout transformé en un monde sauvage et dénaturé.

BIOGRAPHIE

Avec toute leur flamboyance, Jacinthe Loranger et Marie-Claude Lepiez, deux artistes de Montréal, unissent leurs forces pour la première fois. En fusionnant leurs univers, leurs Ilots de la décadence tordent les aiguilles du temps pour créer un théâtre d’illusions joyeuses, un terrain de jeu interdimensionnel où l’on frappe des balles pour mieux percer les mystères de demain.

Toutes deux détentrices d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia, Marie-Claude Lepiez et Jacinthe Loranger ont diffusé leur travail dans le réseau des centres d’artistes du Québec (L’Œil de Poisson, Caravansérail et L’Écart, puis Galerie B-312, Arprim, Engramme et centre Bang, respectivement).

Jean-Pierre Gauthier,
Le labyrinthe

ŒUVRE

« Les frontières, c’est des hémorroïdes autour d’une inflammation nationaliste. » — Cette phrase tirée de Émiliano (Péloquin, Sauvageau, 1972) a inspiré ce trou de mini-golf. Pour les exilé·e·s, chaque frontière franchie met leur vie en péril, chaque étape porte l’espoir d’une vie meilleure. Seront-ils accueillis ou refoulés ? Ce parcours labyrinthique, plus ludique, évoque ces épreuves. Les dernières étapes semblent claires… mais une surprise attend au bout du chemin.

BIOGRAPHIE

La démarche hybride de Jean-Pierre Gauthier intègre les arts visuels, sonores et cinétiques. Avec ses installations aux dispositifs mécaniques et électroniques, il sonde notre relation à la machine et teste la prévisibilité attendue des divers systèmes qu’il construit, en laissant place aux hasards et aux accidents. Libérés de tout rôle utilitaire, ses automates évoquent avec humour le monde animal et anthropomorphique.

Gagnant du prestigieux prix Sobey Art Award, l’artiste montréalais est également récipiendaire du prix Victor Martyn Lynch-Staunton ainsi que du prix Louis-Comtois. Ses installations ont été présentées dans divers musées à travers le Canada, en Europe, en Asie et en Amérique.

MAthieu Lacroix, Propulsotubérance

ŒUVRE

Propulsotubérance est une allégorie ludique sur l’insouciance d’une époque et la pression croissante de nos choix individuels. Inspirée de la machine à boule, elle transpose cet objet iconique dans un contexte contemporain : un monticule, un site d’enfouissement, un point de bascule. La balle, propulsée, descend entre obstacles et couches sédimentaires. Le·la participant·e est appelé·e à agir pour éviter la chute, interrogeant ainsi son rapport à l’environnement, à l’identité et au cycle perpétuel.

BIOGRAPHIE

Mathieu Lacroix est un artiste montréalais né en Haïti et ayant grandi à Drummondville. La boîte de carton est au coeur de sa démarche, avec la société de consommation en trame de fond. Ses interventions éphémères remettent en question les liens complexes et tordus qui existent entre l’individu, son environnement et son identité.

Mathieu Lacroix a participé aux événements Af-flux: Biennale Transnationale Noire (Montréal), Off Biennale d’art africain contemporain de Dakar (Sénégal) et 7a*11dーFestival international de la performance (Toronto). Il a aussi exposé son travail à Montréal (Centre Clark, Maison de la culture Côte-des-Neiges, CIRCA, Dazibao) ainsi qu’au Musée des beaux-arts du Mont Saint-Hilaire.

Ariane Plante et Alexandre Burton, La nuit, le bois… – en collaboration avec EISODE

ŒUVRE

La nuit, le bois… est un parcours sonore dans une forêt obscure peuplée de bêtes énigmatiques. Inspiré des contes pour enfants et de l’esthétique des jeux rétro, il mêle naïveté, mystère et onirisme sombre. La balle déclenche, au fil d’un sentier d’obstacles, des sons et lumières étranges. Une présence animale veille. Mais sous les arbres, les profondeurs enfouies murmurent qu’ici, même les histoires magiques peuvent mal finir.

BIOGRAPHIE

Basée en Estrie, Ariane Plante est une artiste et commissaire en arts visuels et médiatiques formée en anthropologie. Elle a notamment créé des herbiers sonores, où elle archivait des écosystèmes naturels fragilisés par l’activité humaine pour rendre compte de leur transformation dans une installation numérique, visuelle et sonore. Le travail d’Ariane Plante a été présenté au Québec, au Canada, en France, sur des plateformes en ligne ainsi que dans des publications numériques. Elle a pris part à des expositions organisées par des centres d’artistes (CLARK, L’OEil de poisson, VU, Avatar) et des manifestations collectives (FIMAV, Triennale Banlieue!, MANIF D’ART).

Établi à Montréal, Alexandre Burton est architecte de processus en arts numériques actuels et faiseur de machines installatives et performatives. Il réalise des installations numériques, électromagnétiques, in situ, immersives, génératives, chorégraphiques, lumineuses et sonores. Le travail d’Alexandre Burton a rayonné à l’échelle internationale en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie. Il a notamment participé aux événements Elektronika à Belo Horizonte, New Theatre Festival à Philadelphie, Lille3000 à Lille, Festival artes electronica à Buenos Aires, Mutek à Mexico, Transmediale à Berlin, Nuits sonores de Lyon et à la Bienal de Video y Artes Electronicas de Santiago.

Sarah Wendt et Pascal Dufaux, L’Atom Smasher

ŒUVRE

Au trou 3, votre balle devient un atome lancé dans un accélérateur de particules fantaisiste — un véritable voyage spirituel. Propulsée, absorbée par un puits gravitationnel, elle traverse un long tube obscur où s’opère une mystérieuse transfiguration. À la sortie, elle réapparaît : changée. Texture, poids ou couleur, observez sa nouvelle forme. Prenez-la en main, contemplez la métamorphose… puis poursuivez votre parcours, guidé·e par cette balle devenue autre.

BIOGRAPHIE

Sarah Wendt, née à l’Île du Prince-Édouard, et Pascal Dufaux, à Marseille, provoquent une rencontre entre danse et arts visuels, inspirée par les échanges énergétiques qui prennent place entre le corps, l’espace et la matière. Leur collaboration imprègne chacun de leurs projets d’étranges formes de temporalité, de corporalité et d’expériences sensorielles.

Le duo montréalais a diffusé son travail en centres d’artistes (Axenéo7, l’Écart), musées (Confederation Centre Art Gallery, Canadian Centre for Architecture, Musée d’Art Contemporaine des Laurentides) et festivals (OFFTA, FURIES, Take me Somewhere) à travers le Canada, l’Europe et au Royaume-Uni. Récemment, le Musée d’art de Joliette leur consacrait un premier solo institutionnel.

Ingrid Bachmann et Shelley Ouellet, Frontières

ŒUVRE

Pour fuir des conflits et catastrophes, de nombreuses personnes traversent des frontières souvent définies par la violence, sans forcément savoir ce qui les attend de l’autre côté. Sous un nuage énigmatique, nous sommes confronté·e·s à l’indécision devant une multitude de passages possibles. Certains sont bloqués par des obstacles et prolongés par des détours, alors que d’autres mènent vers l’utopie promise.

BIOGRAPHIE

Ingrid Bachmann, artiste montréalaise, crée des installations cinétiques mêlant techniques anciennes et nouveaux médias. Elle emploie la technologie sans écran pour relier mondes physique et numérique, valorisant les dimensions sensorielles, tactiles et sonores. Son approche révèle un côté tendre, voire pathétique, de la technologie, détournée de ses fonctions productives traditionnelles. Elle a présenté son travail multidisciplinaire à l’occasion d’expositions et biennales au Canada, au Cuba, au Pérou, au Brésil, en Belgique, en Estonie, au Royaume-Uni et à Singapour. Bachmann est membre fondatrice de l’Institut Hexagram pour la recherche et la création dans les arts médiatiques et professeure à l’Université Concordia.

Aujourd’hui à Montréal, Shelley Ouellet a aussi longtemps travaillé à Calgary. Dans son travail, elle examine comment les représentations du paysage ont été délibérément utilisées dans la construction d’une identité canadienne contemporaine et industrialisée. Son travail textile, où se croisent des techniques traditionnelles et le numérique, se déploie en installations sculpturales. Détentrice d’une maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia et oeuvrant en arts visuels depuis plus de 30 ans, Shelley Ouellet a exposé son travail à la grandeur du Canada et du Royaume-Uni. Elle a récemment participé à l’exposition collective Contemporary Weaving présentée par le Alberta Craft Council.

Pavitra Wickramasinghe, Cerfs-volants / Echoes of the Sky

ŒUVRE

Les formes sculpturales abstraites de Pavitra Wickramasinghe évoquent l’envol du cerf-volant, dans toute la joie et la sérénité qu’il peut inspirer. L’artiste réfère à ce passe-temps traditionnel de la culture sri-lankaise pour inciter les golfeur.se.s à prendre une pause contemplative reliant plein-air, mouvement et jeu. Dans un monde qui priorise la productivité sur le bien-être, le repos est un geste de guérison et de résistance nécessaires.

BIOGRAPHIE

Originaire du Sri Lanka et résidant à Montréal, Pavitra Wickramasinghe s’intéresse aux conventions du regard et aux nouvelles façons de concevoir l’image en mouvement. Son travail évoque le voyage, la fluidité du lieu et la mémoire. Elle utilise la lumière et les ombres comme extensions de l’image projetée pour créer des installations enveloppantes.

Ses expositions ont été présentées au Québec, en France, en Allemagne et en Finlande, entre autres. Elle a aussi effectué des résidences d’artiste aux États-Unis, en Espagne et en Corée du Sud. Une de ses oeuvres fait actuellement partie d’une exposition permanente au Musée des beaux-arts de Montréal.

Nina Bouchard et Nick Everett, en collaboration avec l’école Saint-Simon-Apôtre, Œufs des enfants

ŒUVRE

Née d’une collaboration entre les Ateliers Belleville et les élèves de l’école Saint-Simon-Apôtre, voisine dans le même quartier à Montréal, cette réalisation a pris forme à travers deux ateliers. Quarante élèves ont exploré le mini-golf et créé plus de 70 dessins de parcours. Nina Bouchard et Nick Everett ont sélectionné des éléments issus de ces dessins pour concevoir le design du trou. Ce projet devient ainsi une représentation tangible de la créativité des enfants, avec des éléments de design directement inspirés de leurs propositions.

BIOGRAPHIE

Basée à Montréal, Nina Bouchard place l’eau au cœur de sa démarche pour créer des tableaux abstraits et hypnotiques à partir d’images vidéo et photographiques. Ses navigations sur de grands voiliers dans l’est du Canada ont marqué sa pratique, nourrissant une sensibilité fine aux liens entre corps, esprit et environnement marin. Nina Bouchard est diplômée en Computation Arts de l’Université Concordia et en Design d’Événements de l’Université du Québec à Montréal. Son parcours inclut des expériences variées en cinéma (production, montage, réalisation, photographie) et en installations artistiques. Ses œuvres ont notamment été présentées aux Festivals Luminothérapie et Émergence, à Montréal.

Nick Everett est un artiste, compositeur et constructeur basé à Montréal. Il travaille avec des matériaux récupérés, des machines et des formes simples. Sa pratique inclut la sculpture, le son, la fabrication numérique et les infrastructures collectives. Aujourd’hui, il conçoit des outils, des systèmes et des environnements qui soutiennent la création. Aujourd’hui assistant d’artistes professionnel·le·s, Nick Everett a étudié en Intermédia à l’Université Concordia et occupe un poste de responsable technique aux Ateliers Belleville. Avant cela, il a passé dix ans en tournée comme musicien. Ses oeuvres ont récemment été exposées à la galerie FOFA.

Cooke-Sasseville, Manger les pissenlits par la racine

ŒUVRE

Ce trou reflète l’humour souvent absurde du duo Cooke-Sasseville. Leur parcours met en scène un gazon artificiel hirsute interrompu par des pieds cadavériques surgissant du sol, entravant la progression des joueur.se.s. L’ambiance macabre est amplifiée par la présence de motifs funéraires le long des bandes. Il s’agit bien de la fin du parcours.

BIOGRAPHIE

Jean-François Cooke et Pierre Sasseville vivent et travaillent à Québec. Volontairement paradoxales, les réalisations du duo placent invariablement le spectateur face à des situations ambivalentes où le confort se mêle à l’inquiétude, où la critique se fait par le divertissement, où les attitudes ludiques et une insouciance apparente dévoilent un questionnement d’une déstabilisante lucidité.

Cooke-Sasseville a présenté son travail dans une vingtaine d’expositions solos ainsi que dans un nombre important d’événements collectifs aussi bien au Canada qu’à l’étranger. Le duo est également reconnu pour ses œuvres d’art publics monumentales qui s’élèvent aujourd’hui à plus d’une quarantaine à travers le pays.